Santé mentale : une permanence de la Maison des ados au Breil

La crise sanitaire a durablement dégradé la santé mentale des adolescents. « Entre 2020 et 2023, nous sommes passés de 6000 à 8000 entretiens annuels et ce chiffre ne baisse pas », observe Nicolas Oudaert, président de la Maison des adolescents de Loire-Atlantique. La structure qui accueille les 11-21 ans et compte 19 permanences dans le département, a accompagné 2300 jeunes en 2023. Au-delà du contexte national, la préoccupation est particulièrement marquée pour celles et ceux en situation de précarité. « Des études de l’Assurance maladie et de Santé publique France ont montré que les enfants vivant sous le seuil de pauvreté sont trois fois plus souvent hospitalisés pour des raisons psychiatriques que les autres, souligne Julien Coué, directeur de la MDA. La précarité impacte la santé mentale. » 

« Aller vers les jeunes » 

Pour répondre à la demande, la Maison des ados, soutenue par la Ville de Nantes, Nantes Métropole et l’État dans le cadre du Pacte des solidarités, a lancé le 11 janvier dernier une nouvelle permanence à la Maison de quartier du Breil. « Nous avons ouvert un centre de santé dans le quartier en 2023 et lorsque nous avons échangé sur l’opportunité d’une permanence dans les quartiers prioritaires, c’était une évidence de l’implanter au Breil », souligne Pauline Langlois, adjointe à la maire de Nantes en charge de la jeunesse. Pour les différents acteurs, ce dispositif permet « d’aller vers » les jeunes qui « ont moins la possibilité de se déplacer pour bénéficier des offres » et « qui ont la crainte de recourir aux institutions ». 

Des difficultés scolaires ou familiales

Chaque jeudi après-midi, de 13h30 à 17h30, les jeunes de 11 à 21 ans sont reçus sur rendez-vous par deux accompagnantes sociales : une éducatrice spécialisée et une psychologue. L’accueil est anonyme et gratuit, les délais de prise en charge sont en moyenne de deux semaines. « Le premier entretien dure une heure et prend en compte la situation de façon globale : le sommeil, l’école, la famille, les amis ou la pratique d’une activité sportive, détaille Julien Coué. Certains viennent car ils ne se sentent pas bien mais ont du mal à formaliser leur demande, nous les aidons. » Trois préoccupations reviennent le plus souvent : les relations familiales « avec l’arrivée d’un beau-parent ou les difficultés de communication avec ses parents », la scolarité - harcèlement, décrochage, stress, orientation-, et le mal-être « qui va de l’angoisse aux scarifications et aux idées suicidaires ». 

Après ce premier entretien, le jeune est accompagné par la Maison des ados ou par des partenaires extérieurs. « L’accompagnement est plutôt court. On ne fait pas de thérapeutique, nous sommes dans le prendre soin », précise Julien Coué. La MDA peut également recevoir et orienter les parents et les proches des adolescents.